• Redistribution

    La concentration des richesses nuit à la croissance, et c’est le FMI qui le dit.

     

    Plus les riches s’enrichissent, plus faible est la croissance. Moins il y a de syndiqués, plus le revenu des 1% les plus riches augmente. Et la flexibilisation du travail accroît les inégalités. A contre-pied total de sa politique, des économistes du FMI publient une étude appelant à la redistribution des richesses. Normal que ça grince des dents là-haut !

     

    Selon les calculs des chercheurs du FMI, lorsque la fortune des 20% les plus riches augmente de 1%, le PIB Globale (Produit Intérieur Brut) baisse de 0.08%. Donc il semble que les bénéfices ainsi accaparés ne retombent pas sur les plus pauvres. C'est le FMI qui le dit malgré la gène pour certains que cela peut susciter. Puisque depuis 1714, l'ensemble des économistes libéraux affirment que l'enrichissement des plus riches bénéficie au final à tous. Car d’après eux leur consommation et leurs investissements profiteraient à l'activité économique en générale et à l'emploi en particulier. C'est "la théorie du ruissellement" si chère aux libéraux qui la clament depuis 3 siècles. En France les riches ne cessent de voir leur fortune s'accroitre, et le nombre de chômeurs est au plus haut. Pas besoin de grandes études pour voir ça, (même si il vaut mieux que tout le monde est un minimum de connaissances dans divers disciplines n'est-ce pas ?). A l’inverse, d'après les recherches des fameux chercheurs du FMI, une même hausse des revenus des 20% les plus pauvres améliorerait la croissance de 0.4 points.

    lien vers l'étude en anglais

    Ces chercheurs du FMI remarquent d'autre part "Des règles plus souples d'embauche et de licenciement, des salaires minimums plus bas (...) et des syndicats moins puissants sont associées à de plus grandes inégalités" c'est tout l’inverse de la position du FMI notamment sur le dossier de la Grèce.

    Le FMI dit en fait que la diminution du taux de syndicalisation est puissamment en lien avec l'accroissement des revenus des 1% les plus riches. De plus ils disent : "Une période prolongée d'inégalités plus élevées dans les économies avancées a été associée à la crise financière (de 2008-2009) en renforçant l'endettement par effet de levier (...) et en permettant aux groupes de pression de pousser vers plus de dérégulation financière" autrement dit l'enrichissement en augmentation des plus riches en liaison avec la stagnation des bas revenus est un facteur de déclenchement des grandes crises financières. Ils préconisent même davantage de taxes sur le patrimoine et la propriété immobilière et une véritable lutte contre l'évasion fiscale pour améliorer la répartition des richesses.

    En aparté, j'en entend déjà dire qu'augmenter les revenus des pauvres "les cas sociaux" il n'en est pas question. Ils le dépenseraient à mauvais escient dans l'alcool ou la drogue par exemple. Quelque soit la teneur de ces propos, c'est un discours simpliste mais très encré dans la tête de gens autour de moi. Mais il faut quand même espérer que ces situations ne se reproduisent pas avec les générations futures. Quoique qu'il en soit une amélioration des conditions de vie contribuerait je crois à tirer tout le monde vers le haut.

    De toute façon, le FMI démontre que l’enrichissement des plus riches est mauvais pour la croissance, alors que se concentrer sur les plus pauvres et les classes moyennes, cela marche !

    l'OCDE "Organisation de coopération et de développement économiques" a aussi publié une étude dans ce sens. Partant du constat que les inégalités n’avaient jamais été aussi fortes, ce rapport « estime que le creusement des inégalités a coûté plus de 10 points de croissance au Mexique et à la Nouvelle-Zélande, près de 9 points au Royaume-Uni, à la Finlande et à la Norvège et de 6 à 7 points aux États-Unis, à l’Italie et à la Suède »